Le Misanthrope

Alceste

Le misanthrope par excellence, Alceste est un jeune noble de la cour qui refuse tout compromis avec l'hypocrisie sociale. Épris de sincérité absolue et de franchise brutale, il méprise les conventions mondaines et les flatteries de salon. Son intransigeance morale le met constamment en conflit avec la société qu'il fréquente malgré lui. Paradoxalement amoureux de Célimène, la coquette par excellence, il souffre de cette contradiction entre ses principes rigides et sa passion. Son refus de toute concession, même dans les situations les plus banales, fait de lui un personnage à la fois admirable dans sa quête d'authenticité et ridicule dans son obstination. Il incarne la critique de Molière contre les excès de la vertu autant que contre ceux du vice.

Acaste

Jeune marquis fat et suffisant, Acaste est convaincu que sa fortune et son rang le rendent irrésistible. Il énumère complaisamment ses qualités supposées et ne doute jamais d'être préféré par Célimène. Son narcissisme et sa vanité en font la caricature parfaite du petit marquis de cour.

Arsinoé

Prude hypocrite et envieuse, Arsinoé cache sous des dehors dévots une jalousie féroce envers Célimène. Ne pouvant rivaliser avec la jeunesse et les charmes de sa rivale, elle se drape dans une fausse vertu pour critiquer la liberté de mœurs du salon. Secrètement éprise d'Alceste, elle tente de le détacher de Célimène par la calomnie.

Célimène

Jeune veuve de vingt ans, brillante et spirituelle, Célimène règne sur son salon parisien avec l'art consommé de la médisance élégante. Coquette accomplie, elle cultive l'ambiguïté avec ses nombreux soupirants, distribuant espoirs et sourires sans jamais s'engager. Son plaisir principal réside dans les portraits satiriques qu'elle brosse de ses contemporains avec une cruauté raffinée qui fait les délices de sa cour.

Clitandre

Compagnon d'Acaste et autre petit marquis, Clitandre partage avec lui la fatuité et la médisance. Plus spirituel qu'Acaste mais tout aussi superficiel, il participe avec délice aux séances de portraiture satirique du salon de Célimène. Son rôle de courtisan mondain illustre la vacuité de la vie de cour.

Éliante

Cousine de Célimène, Éliante est l'antithèse de sa parente : sincère sans être brutale, indulgente sans être faible. Elle comprend et excuse les travers humains avec une philosophie souriante. Secrètement éprise d'Alceste, elle accepte avec grâce de n'être pas aimée et trouvera le bonheur avec Philinte.

Oronte

Gentilhomme de la cour, Oronte est un poète amateur convaincu de son génie littéraire. Vaniteux et susceptible, il recherche l'approbation d'Alceste pour son sonnet médiocre. Son amour-propre blessé par la franchise du misanthrope le transforme en ennemi acharné, illustrant l'hypocrisie de ceux qui demandent la sincérité mais ne supportent pas la vérité.

Philinte

Philosophe modéré et ami fidèle d'Alceste, Philinte incarne la sagesse du juste milieu. Il accepte les défauts humains avec indulgence et prône l'adaptation aux usages sociaux sans pour autant approuver l'hypocrisie. Sa patience envers les excès d'Alceste et sa philosophie accommodante en font le contrepoint parfait du misanthrope.

Basque

Serviteur fidèle de Célimène, Basque remplit son office avec discrétion. Il annonce les visiteurs et transmet les messages dans le tourbillon mondain du salon de sa maîtresse.

Dubois

Valet maladroit et confus d'Alceste, Dubois apporte dans la pièce une note de comédie pure. Son rapport embrouillé sur le procès de son maître et sa précipitation comique contrastent avec la gravité des débats moraux de la pièce.

Garde de la maréchaussée

Représentant de l'autorité, il intervient pour régler le différend entre Alceste et Oronte, incarnant l'arbitrage officiel face aux querelles mondaines.