Dom Juan

Analyse

Dom Juan est une comédie de Molière en cinq actes, écrite en prose. Elle raconte les dernières 36 heures de Don Juan Tenorio, un jeune aristocrate séducteur, accompagné de son valet Sganarelle. La pièce se termine par la punition divine de Don Juan, châtié mortellement par une statue de pierre. Présentée pour la première fois le 12 mai 1664 à Versailles, toute representation de Dom Juan fut rapidement interdite et la pièce peu jouée ensuite. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle, qu'elle fut redécouverte et appréciée par un large public. Bien que le sous-titre original «L'Athée foudroyé» souligne l'athéisme de Don Juan, celui-ci n'est jamais explicitement exprimé, probablement en raison des restrictions de l'époque sur la liberté de croyance. Don Juan apparaît plus comme un philosophe matérialiste que comme un véritable athée. La pièce a suscité diverses interprétations. certains y voient une critique du libertinage dans une perspective chrétienne, tandis que d'autres la considèrent comme une célébration de la libre pensée. Dom Juan, la pièce, se distingue par sa structure non conventionnelle. Elle viole la règle des trois unités, est écrite en prose et se termine tragiquement contrairement aux happy end des comédies. La pièce est construite pour conduire a la scène finale du chatiement de Don Juan. Pour cela, les aspects négatifs du personnage sont exposés de scène en scène : infidélité, opportunisme, mensonge, orgueil, et hypocrisie, en particulier son indifférence filiale, son impiété et son hypocrisie religieuse. Chaque acte révèle une facette différente de Don Juan : l'adultère (Acte I), le séducteur (Acte II), le non-conformiste (Acte III), le fils indigne (Acte IV), et l'hypocrite religieux (Acte V).

# Don Juan Don Juan est un aristocrate, connu pour être un séducteur libertin et athée. Le personnage est complexe. D'un côté, il est critiqué pour son comportement : il est infidèle, opportuniste, menteur, orgueilleux, et parfois violent. Il est aussi vu comme un fils indigne, un athée et un hypocrite. D'un autre côté, Don Juan est un libre penseur audacieux et transgressif qui défie les normes sociales de son époque concernant le mariage, l'honneur, la famille et la religion. Don Juan montre aussi des traits positifs. Il est sceptique comme Molière l'était vis-à-vis de la médecine de son époque. Il est également généreux, comme le montre son don à un pauvre qu'il rencontre en chemin. Enfin, il se montre précurseur d'un scepticisme scientifique lorsqu'il dit ne croître que «deux et deux font quatre, Sganarelle et que quatre et quatre font huit». # Sganarelle Sganarelle, le valet, est l'opposé de Don Juan : maladroit alors que son maître est élégant, moralisant face au cynisme de Don Juan, peureux comparé à son courage, superstitieux tandis que Don Juan est libre d'esprit, et naïf contrairement à l'intelligence de son maître. Sganarelle ajoute de l'humour à la pièce, surtout dans les moments dramatiques. Il est également une victime, défendant maladroitement la morale. Sensible aux émotions des autres, Sganarelle est le seul personnage à défendre ouvertement la religion. Son catholicisme superstitieux contraste avec l'attitude sceptique de Don Juan envers la religion et les normes sociales. Sganarelle et Don Juan forment un duo important dans la pièce. Leur interaction est cruciale : Don Juan utilise Sganarelle comme confident et complice, évitant ainsi de parler seul. Ainsi, ces deux personnages se complètent et s'éclairent mutuellement.

Les scènes importantes