Version Moderne
Version Originale
Non, madame, ça doit se savoir ! J'étais caché et j'ai tout entendu. Le ciel m'a guidé ici pour démasquer ce traître qui me nuit, pour me venger de son hypocrisie et de son insolence, pour ouvrir les yeux de mon père sur ce scélérat qui vous fait des avances.
Non, Madame, non, ceci doit se répandre.
J'étais en cet endroit, d'où j'ai pu tout entendre ;
Et la bonté du Ciel m'y semble avoir conduit,
Pour confondre l'orgueil d'un Traître qui me nuit ;
Pour m'ouvrir une voie à prendre la vengeance
De son hypocrisie, et de son insolence ;
À détromper mon Père, et lui mettre en plein jour,
L'âme d'un Scélérat qui vous parle d'amour.
Non, Damis, il suffit qu'il devienne plus sage et mérite mon pardon. J'ai promis, ne me contredisez pas. Je n'aime pas les scandales. Une femme rit de ces bêtises sans en parler à son mari.
Non, Damis, il suffit qu'il se rende plus sage,
Et tâche à mériter la grâce où je m'engage.
Puisque je l'ai promis, ne m'en dédites pas.
Ce n'est point mon humeur de faire des éclats ;
Une Femme se rit de sottises pareilles,
Et jamais d'un Mari n'en trouble les oreilles.
Vous avez vos raisons, j'ai les miennes. L'épargner serait ridicule ! Son hypocrisie insolente a trop triomphé, elle a semé trop de désordre ici. Ce fourbe manipule mon père depuis trop longtemps et a ruiné mes amours et celles de Valère. Il faut détromper mon père sur ce traître. Le ciel m'offre l'occasion parfaite, elle est trop belle pour la négliger. Ce serait stupide de ne pas m'en servir.
Vous avez vos raisons pour en user ainsi ;
Et pour faire autrement, j'ai les miennes aussi.
Le vouloir épargner, est une raillerie,
Et l'insolent orgueil de sa Cagoterie,
N'a triomphé que trop de mon juste courroux,
Et que trop excité de désordre chez nous.
Le Fourbe, trop longtemps, a gouverné mon Père,
Et desservi mes feux avec ceux de Valère.
Il faut que du Perfide il soit désabusé,
Et le Ciel, pour cela, m'offre un moyen aisé.
De cette occasion, je lui suis redevable ;
Et pour la négliger, elle est trop favorable.
Ce serait mériter qu'il me la vînt ravir,
Que de l'avoir en main, et ne m'en pas servir.
Non, laissez-moi faire ! Je suis au comble de la joie. Vos discours ne m'empêcheront pas de savourer ma vengeance. Je vais régler ça tout de suite. Voici justement l'occasion parfaite.
Non, s'il vous plaît, il faut que je me croie.
Mon âme est maintenant au comble de sa joie ;
Et vos discours en vain prétendent m'obliger
À quitter le plaisir de me pouvoir venger.
Sans aller plus avant, je vais vider d'affaire ;
Et voici justement de quoi me satisfaire.