Version Moderne
Version Originale
Hé! Qu'est-ce qui se passe ici? Pourquoi frappe-t-il sa femme? C'est honteux!
Holà! holà! holà! Fi! Qu'est-ce ci? quelle infamie! Peste soit le coquin, de battre ainsi sa femme!
Et moi, je veux qu'il me batte!
Et je veux qu'il me batte, moi.
Ah! Je suis tout à fait d'accord.
Ah! j'y consens de tout mon coeur.
De quoi vous mêlez-vous?
De quoi vous mêlez-vous?
Est-ce que cela vous concerne ?
Est-ce là votre affaire?
Vous avez raison.
Vous avez raison.
Voyez un peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes!
Voyez un peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes!
Je retire ce que j'ai dit.
Je me rétracte.
Qu'est-ce que ça peut vous faire?
Qu'avez-vous à voir là-dessus?
Est-ce à vous de vous en mêler ?
Est-ce à vous d'y mettre le nez?
Mêlez-vous de vos affaires.
Mêlez-vous de vos affaires.
Je ne dis plus un mot.
Je ne dis plus mot.
J'aime être battue.
Il me plaît d'être battue.
Ce n'est pas à vos frais.
Ce n'est pas à vos dépens.
Et vous êtes stupide de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas.
Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n'avez que faire.
(Il s'approche du mari qui continue de le repousser avec un bâton et finit par le faire fuir. Il s'excuse) Mon ami, je suis vraiment désolé. Si vous voulez la battre, allez-y, je vous aiderai même si vous le souhaitez.
(Il passe ensuite vers le mari, qui pareillement lui parle toujours en le faisant reculer, le frappe avec le mime bâton et le met en fuite. Il dit à la fin) Compère, je vous demande pardon de tout mon coeur; faites, rossez, battez comme il faut votre femme; je vous aiderai, si vous le voulez.
Non merci, ça ne m'intéresse pas.
Il ne me plaît pas, moi.
Ah, je comprends.
Ah! c'est une autre chose.
Si j'ai envie de la battre, je la battrai. Si je n'ai pas envie, je ne la battrai pas.
Je la veux battre si je le veux, et ne la veux pas battre si je le ne veux pas.
C'est ma femme, pas la vôtre.
C'est ma femme, et non pas la vôtre.
Vous n'avez pas à me donner d'ordres.
Vous n'avez rien à me commander.
Je n'ai pas besoin de votre aide.
Je n'ai que faire de votre aide.
Très bien.
Très volontiers.
Et vous êtes impoli de vous mêler des affaires des autres. Cicéron a dit qu'il ne faut pas mettre l'écorce entre l'arbre et le doigt. (Il revient vers sa femme et lui serre la main) Allez, faisons la paix. Donne-moi la main.
Et vous êtes un impertinent de vous ingérer des affaires d'autrui. Apprenez que Cicéron dit qu'entre l'arbre et le doigt il ne faut point mettre l'écorce.
(Ensuite, il revient vers sa femme, et lui dit en lui pressant la main, )
O ça, faisons la paix nous deux. Touche là.
Non! Après m'avoir battue comme ça.
Oui! après m'avoir ainsi battue.
Ce n'est rien. Donne-moi la main.
Cela n'est rien. Touche.
Je ne veux pas.
Je ne veux pas.
Ma chérie!
Ma petite femme!
Allez, je te dis.
Allons, te dis-je.
Je ne veux pas.
Je n'en ferai rien.
Allez, allez, allez.
Viens, viens, viens.
Non, je suis en colère.
Non, je veux être en colère.
Oh, c'est rien du tout. Allez, allez.
Fi! c'est une bagatelle; allons, allons.
Laisse-moi tranquille.
Laisse-moi là.
Donne moi la main, je te dis.
Touche, te dis-je.
Tu m'as fait trop de mal.
Tu m'as trop maltraitée.
Bon, d'accord, je te demande pardon; mets ta main ici.
Eh bien, va, je te demande pardon; mets là ta main.
Je te pardonne; (elle murmure le reste) mais tu vas le regretter.
Je te pardonne; (elle dit le reste bas) mais tu le payeras.
Tu es folle de t'en soucier. Ce sont des petites choses qui sont parfois nécessaires dans l'amitié; et cinq ou six coups de bâton, entre personnes qui s'aiment, ne font qu'augmenter l'affection. Allez, je m'en vais au bois, et je te promets aujourd'hui plus d'une centaine de fagots.
Tu es une folle de prendre garde à cela. Ce sont petites choses qui sont de temps en temps nécessaires dans l'amitié; et cinq ou six coups de bâton, entre gens qui s'aiment, ne font que ragaillardir l'affection. Va, je m'en vais au bois, et je te promets aujourd'hui plus d'un cent de fagots.