Version Moderne
Version Originale
Franchement, ça va plutôt bien, et tant que...
Ma foi, cela ne va pas mal, et pourvu que...
Monsieur, je vous attendais depuis longtemps et je viens vous demander de l'aide.
Monsieur, il y a longtemps que je vous attends, et je viens implorer votre assistance.
Votre pouls est vraiment mauvais.
Voilà un pouls qui est fort mauvais.
Je ne suis pas malade, Monsieur. Je viens vous voir pour autre chose.
Je ne suis point malade, Monsieur, et ce n'est pas pour cela que je viens à vous.
Si vous n'êtes pas malade, pourquoi ne pas le dire tout de suite?
Si vous n'êtes pas malade, que diable ne le dites-vous donc?
Non. Pour vous dire les choses simplement, je m'appelle Léandre et je suis amoureux de Lucinde, que vous venez de visiter. Et comme son père est de mauvaise humeur et m'empêche de l'approcher, je me permets de vous demander de m'aider à réaliser un stratagème qui me permettra de lui dire deux mots qui sont essentiels pour mon bonheur et ma vie.
Non. Pour vous dire la chose en deux mots, je m'appelle Léandre, qui suis amoureux de Lucinde, que vous venez de visiter; et, comme, par la mauvaise humeur de son père, toute sorte d'accès m'est fermé auprès d'elle, je me hasarde à vous prier de vouloir servir mon amour, et de me donner lieu d'exécuter un stratagème que j'ai trouvé pour lui pouvoir dire deux mots d'où dépendent absolument mon bonheur et ma vie.
Vous me prenez pour qui? Comment osez-vous vous adresser à moi pour vous aider dans votre amour et vouloir rabaisser la dignité d'un médecin à de tels emplois?
Pour qui me prenez-vous? Comment! oser vous adresser à moi pour vous servir dans votre amour, et vouloir ravaler la dignité de médecin à des emplois de cette nature!
Monsieur, calmez-vous.
Monsieur, ne faites point de bruit.
Je ne me calmerai pas. Vous êtes impertinent.
J'en veux faire, moi. Vous êtes un impertinent.
Hé! Monsieur, doucement.
Hé! Monsieur, doucement.
Vous êtes malavisé!
Un malavisé.
S'il vous plaît!
De grâce!
Je vais vous apprendre que je ne suis pas du genre à ça, et que c'est une insolence extrême...
Je vous apprendrai que je ne suis point homme à cela, et que c'est une insolence extrême...
Monsieur!
tirant une bourse qu'il lui donne
Monsieur!
(prenant la bourse) Je ne parle pas pour vous, car vous êtes honnête homme et je serais ravi de vous aider. Mais il y a des impertinents qui prennent les gens pour des idiots et ça m'énerve.
De vouloir m'employer... Je ne parle pas pour vous, car vous êtes honnête homme, et je serois ravi de vous rendre service. Mais il y a de certains impertinents au monde qui viennent prendre les gens pour ce qu'ils ne sont pas, et je vous avoue que cela me met en colère.
Je vous demande pardon, Monsieur, de la liberté que...
Je vous demande pardon, Monsieur, de la liberté que...
Vous vous moquez de moi! De quoi s'agit-il?
Vous vous moquez! De quoi est-il question?
Voilà, Monsieur, la maladie que vous voulez guérir est fausse. Les médecins ont bien analysé la situation et ont dit que ça venait du cerveau, des entrailles, de la rate ou du foie. Mais en réalité, c'est l'amour qui en est la cause. Lucinde a inventé cette maladie pour éviter un mariage qu'elle ne voulait pas. Mais pour ne pas être vus ensemble, partons d'ici et je vous dirai ce que j'attends de vous en marchant.
Vous saurez donc, Monsieur, que cette maladie que vous voulez guérir est une feinte maladie. Les médecins ont raisonné là-dessus comme il faut, et ils n'ont pas manqué de dire que cela procédoit, qui du cerveau, qui des entrailles, qui de la rate, qui du foie. Mais il est certain que l'amour en est la véritable cause, et que Lucinde n'a trouvé cette maladie que pour se délivrer d'un mariage dont elle étoit importunée. Mais de crainte qu'on ne nous voie ensemble, retirons-nous d'ici, et je vous dirai en marchant ce que je souhaite de vous.
D'accord, Monsieur. Vous m'avez donné une tâche impossible avec votre amour démesuré, et je vais perdre toute ma médecine , soit la malade va mourir, soit elle sera à vous.
Allons, Monsieur, vous m'avez donné pour votre amour une tendresse qui n'est pas concevable, et j'y perdrai toute ma médecine, ou la malade crèvera, ou bien elle sera à vous.