Version Moderne
Version Originale
Ah ! mon pauvre Scapin, j’implore ton secours.
Ah ! mon pauvre Scapin, j’implore ton secours.
Je suis mon pauvre Scapin maintenant que l'on a besoin de moi !
Ah ! mon pauvre Scapin. Je suis mon pauvre Scapin à cette heure qu’on a besoin de moi.
Je te pardonne tout ce que tu as dit, et même plus, si tu l'as fait.
Va, je te pardonne tout ce que tu viens de me dire, et pis encore, si tu me l’as fait.
Non, non ; ne me pardonnez rien ; passez-moi votre épée au travers du corps. Je serai ravi que vous me tuiez.
Non, non ; ne me pardonnez rien ; passez-moi votre épée au travers du corps. Je serai ravi que vous me tuiez.
Non, je t'en supplie, aide-moi à conquérir mon amour.
Non. Je te conjure plutôt de me donner la vie, en servant mon amour.
Non, non, vous feriez mieux de me tuer.
Point, point ; vous ferez mieux de me tuer.
Tu es trop précieux pour moi, utilise ton génie admirable pour m'aider.
Tu m’es trop précieux ; et je te prie de vouloir employer pour moi ce génie admirable qui vient à bout de toute chose.
Non. Tuez-moi, je vous dis.
Non. Tuez-moi, vous dis-je.
S'il te plaît, oublie tout ça et aide-moi.
Ah ! de grâce, ne songe plus à tout cela, et pense à me donner le secours que je te demande.
Scapin, il faut faire quelque chose pour lui.
Scapin, il faut faire quelque chose pour lui.
Comment faire après une telle humiliation ?
Le moyen, après une avanie de la sorte ?
Je t'en supplie, oublie ma colère et prête-moi ton aide.
Je te conjure d’oublier mon emportement et de me prêter ton adresse.
Je joins mes prières aux siennes.
Je joins mes prières aux siennes.
Cette insulte me reste en travers de la gorge.
J’ai cette insulte-là sur le cœur.
Tu dois oublier ta rancune.
Il faut quitter ton ressentiment.
Scapin, vas-tu m'abandonner dans cette situation désespérée ?
Voudrois-tu m’abandonner, Scapin, dans la cruelle extrémité où se voit mon amour ?
Il m'a insulté sans prévenir !
Me venir faire à l’improviste un affront comme celui-là !
J'ai tort, je l'admets.
J’ai tort, je le confesse.
Me traiter de coquin, de fripon, de pendard, d’infâme !
Me traiter de coquin, de fripon, de pendard, d’infâme !
J'en suis vraiment désolé.
J’en ai tous les regrets du monde.
Vouloir me transpercer avec son épée !
Me vouloir passer son épée au travers du corps !
Je te demande pardon sincèrement ; et si je dois me mettre à genoux, je le ferai, Scapin, pour te supplier de ne pas m'abandonner.
Je t’en demande pardon de tout mon cœur ; et s’il ne tient qu’à me jeter à tes genoux, tu m’y vois, Scapin, pour te conjurer encore une fois de ne me point abandonner.
Scapin, tu dois accepter ses excuses.
Ah ! ma foi, Scapin, il se faut rendre à cela.
Levez-vous. La prochaine fois, ne soyez pas si impulsif.
Levez-vous. Une autre fois, ne soyez point si prompt.
Me promets-tu de travailler pour moi ?
Me promets-tu de travailler pour moi ?
J'y réfléchirai.
On y songera.
Mais tu sais que le temps presse.
Mais tu sais que le temps presse.
Ne vous inquiétez pas. Combien avez-vous besoin ?
Ne vous mettez pas en peine. Combien est-ce qu’il vous faut ?
Cinq cents écus.
Cinq cents écus.
Deux cents pistoles.
Deux cents pistoles.
Je vais obtenir cet argent de vos pères.
À Octave.
Pour le tien, j'ai déjà un plan.
À Léandre.
Pour le tien, même s'il est très avare, ce sera plus facile. Il est assez naïf pour croire tout ce qu'on lui dit. Ne te sens pas offensé, personne ne pense que tu lui ressembles. Tout le monde sait qu'il n'est ton père que de nom.
Je veux tirer cet argent de vos pères.
À Octave.
Pour ce qui est du vôtre, la machine est déjà toute trouvée.
à Léandre.
Et quant au vôtre, bien qu’avare au dernier degré, il y faudra moins de façon encore ; car vous savez que, pour l’esprit, il n’en a pas, grâces à Dieu, grande provision ; et je le livre pour une espèce d’homme à qui l’on fera toujours croire tout ce que l’on voudra. Cela ne vous offense point ; il ne tombe entre lui et vous aucun soupçon de ressemblance ; et vous savez assez l’opinion de tout le monde, qui veut qu’il ne soit votre père que pour la forme.
Doucement, Scapin !
Tout beau, Scapin !
Ne fais pas le délicat ! Je vois arriver le père d'Octave. Commençons par lui. Allez-vous-en tous les deux.
À Octave.
Et toi, dis à ton Sylvestre de venir vite jouer son rôle.
Bon, bon, on fait bien scrupule de cela ! Vous moquez-vous ? Mais j’aperçois venir le père d’Octave. Commençons par lui, puisqu’il se présente. Allez-vous-en tous deux.
À Octave.
Et vous, avertissez votre Sylvestre de venir vite jouer son rôle.