Version Moderne
Version Originale
Ah, ma fille indigne ! Tu tombes amoureuse d'un voleur et tu lui promets ta main sans ma permission ! Mais vous serez tous les deux déçus. Quatre murs solides garderont ta conduite en échec ; et une potence, vaurien insolent, me vengera de ton audace.
Ah ! fille scélérate ! fille indigne d'un père comme moi ! c'est ainsi que tu pratiques les leçons que je t'ai données ? Tu te laisses prendre d'amour pour un voleur infâme, et tu lui engages ta foi sans mon consentement ! Mais vous serez trompés l'un et l'autre.
Quatre bonnes murailles me répondront de ta conduite ;
et une bonne potence, pendard effronté, me fera raison de ton audace.
Ce n'est pas votre colère qui jugera cette affaire ; on m'écoutera avant de me condamner.
Ce ne sera point votre passion qui jugera l'affaire ; et l'on m'écoutera, au moins, avant que de me condamner.
J'ai été trop clément en parlant de potence ; tu seras plutôt torturé.
Je me suis abusé de dire une potence ; et tu seras roué tout vif.
Père, soyez plus clément, je vous en prie. Ne laissez pas votre colère vous dominer. Prenez le temps de réfléchir. Apprenez à connaître celui que vous accusez ; il n'est pas ce que vous pensez. Vous comprendrez pourquoi je l'ai choisi quand vous saurez qu'il m'a sauvée de la noyade.
Ah ! mon père, prenez des sentiments un peu plus humains, je vous prie, et n'allez point pousser les choses dans les dernières violences du pouvoir paternel. Ne vous laissez point entraîner aux premiers mouvements de votre passion, et donnez-vous le temps de considérer ce que vous voulez faire. Prenez la peine de mieux voir celui dont vous vous offensez ; il est tout autre que vos yeux ne le jugent, et vous trouverez moins étrange que je me sois donnée à lui, lorsque vous saurez que, sans lui, vous ne m'auriez plus il y a longtemps. Oui, mon père, c'est celui qui me sauva de ce grand péril que vous savez que je courus dans l'eau, et à qui vous devez la vie de cette même fille dont...
Cela ne change rien ; j'aurais préféré qu'il te laisse te noyer plutôt que de faire ce qu'il a fait.
Tout cela n'est rien ; et il valait bien mieux pour moi qu'il te laissât noyer que de faire ce qu'il a fait.
Père, je vous supplie...
Mon père, je vous conjure par l'amour paternel, de me...
Non, je ne veux rien entendre. La justice doit être faite.
Non, non ; je ne veux rien entendre, et il faut que la justice fasse son devoir.
Tu me payeras mes coups de bâton !
Tu me payeras mes coups de bâton !
Quelle situation compliquée !
Voici un étrange embarras !