Version Moderne
Version Originale
Ne t'inquiète pas, papa, ne blâme personne. J'ai des nouvelles de ton affaire. Si tu me laisses épouser Mariane, tu récupéreras ton argent.
Ne vous tourmentez point, mon père, et n'accusez personne. J'ai découvert des nouvelles de votre affaire, et je viens ici pour vous dire que, si vous voulez vous résoudre à me laisser épouser Mariane, votre argent vous sera rendu.
Ne t'inquiète pas. Il est en lieu sûr. Tout dépend de moi. Tu dois décider , me laisser épouser Mariane ou perdre ton argent.
Ne vous mettez point en peine. Il est en lieu dont je réponds, et tout ne dépend que de moi. C'est à vous de me dire à quoi vous vous déterminez ; et vous pouvez choisir, ou de me donner Mariane, ou de perdre votre cassette.
On n'a rien pris ?
N'en a-t-on rien ôté ?
Rien du tout. Décide si tu acceptes ce mariage et si tu rejoins sa mère qui lui laisse le choix entre nous deux.
Rien du tout. Voyez si c'est votre dessein de souscrire à ce mariage, et de joindre votre consentement à celui de sa mère, qui lui laisse la liberté de faire un choix entre nous deux.
Mais tu ne sais pas que le consentement ne suffit pas. Le ciel m'a rendu un père que tu dois convaincre.
Mais vous ne savez pas que ce n'est pas assez que ce consentement et que le ciel,
avec un frère que vous voyez, vient de me rendre un père
dont vous avez à m'obtenir.
Dieu ne m'a pas rendu à vous pour contrarier vos souhaits. Harpagon, tu sais qu'une jeune fille choisira le fils plutôt que le père. Accepte ce double mariage.
Le ciel, mes enfants, ne me redonne point à vous pour être contraire à vos voeux. Seigneur Harpagon, vous jugez bien que le choix d'une jeune personne tombera sur le fils plutôt que sur le père , allons, ne vous faites point dire ce qu'il n'est pas nécessaire d'entendre ; et consentez, ainsi que moi, à ce double hyménée.
Je dois voir mon argent avant de décider.
Il faut, pour me donner conseil, que je voie ma cassette.
Tu le verras intact.
Vous la verrez saine et entière.
Je n'ai pas d'argent à donner en mariage à mes enfants.
Je n'ai point d'argent à donner en mariage à mes enfants.
Ne vous inquiétez pas, je m'en occupe.
Eh bien ! j'en ai pour eux ; que cela ne vous inquiète point.
Tu paieras tous les frais de ces deux mariages ?
Vous obligerez-vous à faire tous les frais de ces deux mariages ?
Oui, je m'y engage. Êtes-vous satisfait ?
Oui, je m'y oblige. Etes-vous satisfait ?
Oui, à condition que vous me fassiez un costume pour le mariage.
Oui, pourvu que pour les noces, vous me fassiez faire un habit.
D'accord. Allons célébrer ce jour heureux.
D'accord. Allons jouir de l'allégresse que cet heureux jour nous présente.
Attendez ! Qui va payer pour mes services ?
Holà ! messieurs, holà ! Tout doucement, s'il vous plaît. Qui me payera mes écritures ?
Nous n'avons pas besoin de vos services.
Nous n'avons que faire de vos écritures.
Oui, mais je ne compte pas travailler gratuitement.
Oui ! Mais je ne prétends pas, moi, les avoir faites pour rien.
Pour votre paiement, voici un homme à pendre.
Pour votre payement, voilà un homme que je vous donne à pendre.
Comment dois-je agir ? On me bat pour dire la vérité, et on veut me pendre pour mentir !
Hélas ! comment faut-il donc faire ? On me donne des coups de bâton pour dire vrai, et on me veut pendre pour mentir !
Harpagon, pardonnez-lui cette tromperie.
Seigneur Harpagon, il faut lui pardonner cette imposture.
Vous payerez donc le commissaire ?
Vous payerez donc le commissaire ?
D'accord. Allons vite partager notre joie avec votre mère.
Soit. Allons vite faire part de notre joie à votre mère.
Et moi, je vais voir ma précieuse cassette.
Et moi, voir ma chère cassette.