Version Moderne
Version Originale
Ah ! Seigneur Argante, je suis accablé de malheur.
Ah ! seigneur Argante, vous me voyez accablé de disgrâce.
Moi aussi, je suis dans une situation terrible.
Vous me voyez aussi dans un accablement horrible.
Scapin, ce scélérat, m'a volé cinq cents écus avec une ruse.
Le pendard de Scapin, par une fourberie, m’a attrapé cinq cents écus.
Ce même scélérat de Scapin m'a aussi volé deux cents pistoles avec une ruse.
Le même pendard de Scapin, par une fourberie aussi, m’a attrapé deux cents pistoles.
Il ne s'est pas contenté de me voler, il m'a traité de manière indigne. Il va me le payer.
Il ne s’est pas contenté de m’attraper cinq cents écus ; il m’a traité d’une manière que j’ai honte de dire. Mais il me la paiera.
Je veux qu'il réponde de ses actes.
Je veux qu’il me fasse raison de la pièce qu’il m’a jouée.
Et je compte bien me venger de lui.
Et je prétends faire de lui une vengeance exemplaire.
J'espère ne pas être mêlé à tout ça !
à part.
Plaise au ciel que, dans tout ceci, je n’aie point ma part !
Mais ce n'est pas tout, Argante. Un malheur en annonce toujours un autre. J'espérais retrouver ma fille aujourd'hui, ma seule consolation, mais j'ai appris qu'elle a quitté Tarente il y a longtemps et qu'elle aurait péri en mer.
Mais ce n’est pas encore tout, seigneur Argante ; et un malheur nous est toujours l’avant-coureur d’un autre. Je me réjouissais aujourd’hui de l’espérance d’avoir ma fille, dont je faisois toute ma consolation ; et je viens d’apprendre de mon homme qu’elle est partie il y a longtemps de Tarente, et qu’on y croit qu’elle a péri dans le vaisseau où elle s’embarqua.
Pourquoi l'avoir laissée à Tarente et ne pas avoir profité de sa présence ?
Mais pourquoi, s’il vous plaît, la tenir à Tarente, et ne vous être pas donné la joie de l’avoir avec vous ?
J'avais mes raisons, des affaires de famille m'ont obligé à garder secret ce second mariage. Mais qu'est-ce que je vois ?
J’ai eu mes raisons pour cela ; et des intérêts de famille m’ont obligé jusques ici à tenir fort secret ce second mariage. Mais que vois-je ?