Acte 1, Scène 5

Argan annonce à Angélique qu'il lui a trouvé un mari. Pensant d'abord qu'il s'agit de son amoureux, Cléante, Angélique va désenchanter lorsqu'elle comprend finalement que son père veut lui faire épouser Thomas Diafoirus, le neveu de son médecin. Toinette, elle, s'oppose ouvertement au mariage arrangé par Argan et critique ses motivations égoïstes. La scène brosse le conflit entre les désirs d'Argan pour un mariage avantageux et les sentiments d'Angélique pour Cléante. La dynamique entre les personnages crée une tension dramatique et une satire des mariages arrangés et de la médecine de l'époque. Ce que veulent les personnages: - Argan veut marier Angélique à Thomas Diafoirus pour des raisons pratiques et personnelles, notamment pour bénéficier de soins médicaux. - Angélique, obéissante, semble accepter le choix de son père, mais révèle son amour pour Cléante. - Toinette veut protéger Angélique et s'oppose au mariage pour le bien-être de sa maîtresse. La scène est comique en raison de plusieurs éléments: - Le malentendu entre Argan et Angélique sur l'identité du prétendant. - L'ironie de la situation où Angélique croit que son père approuve son amour pour Cléante. - Le comportement audacieux et insolent de Toinette, qui défie son maître. - La farce physique avec Argan courant après Toinette. - L'absurdité des motivations d'Argan pour le mariage, qui sont égoïstes et ridicules. - L'exagération des caractères, typique de la comédie classique, qui amplifie le ridicule de la situation.

Argan

Argan
Père d'Angélique et Louison; mari de Béline; Malade imaginaire

Angélique

Angélique
Fille aînée d'Argan, soeur de Louison; amoureuse de Cléante.

Toinette

Toinette
Servante de Béline

Version Moderne

Version Originale

Argan
Écoute, ma fille, j'ai une nouvelle à t'annoncer, à laquelle tu ne t'attends peut-être pas ; quelqu'un te demande en mariage. Pourquoi ris-tu ? Le mot mariage est amusant, surtout pour les jeunes filles. D'après ce que je vois, je n'ai pas besoin de te demander si tu veux te marier.
(se met dans sa chaise.) Ô çà, ma fille, je vais vous dire une nouvelle, où peut-être ne vous attendez-vous pas; on vous demande en mariage. Qu’est-ce que cela ? vous riez. Cela est plaisant, oui, ce mot de mariage; il n’y a rien de plus drôle pour les jeunes filles; ah ! nature, nature ! À ce que je puis voir, ma fille, je n’ai que faire de vous demander si vous voulez bien vous marier.
Angélique
Papa, je ferai tout ce que tu veux.
Je dois faire, mon père, tout ce qu’il vous plaira de m’ordonner.
Argan
Je suis content d'avoir une fille aussi obéissante. Donc, c'est décidé, je t'ai promise.
Je suis bien aise d’avoir une fille si obéissante. La chose est donc conclue, et je vous ai promise.
Angélique
Je suivrais toutes tes décisions.
C’est à moi, mon père, de suivre aveuglément toutes vos volontés.
Argan
Ta belle-mère, ma femme, voulait que tu deviennes religieuse, tout comme ta petite sœur Louison. Elle a toujours été contre ce mariage, mais j'ai insisté et ma parole est donnée.
Ma femme, votre belle-mère, avoit envie que je vous fisse religieuse, et votre petite sœur Louison aussi, et de tout temps elle a été aheurtée à cela.
Toinette
L'animal a ses raisons.
(tout bas.) La bonne bête a ses raisons.
Argan
Elle était contre ce mariage, mais j'ai insisté, et ma décision est prise.
Elle ne vouloit point consentir à ce mariage, mais je l’ai emporté, et ma parole est donnée.
Angélique
Ah, papa, je te suis tellement reconnaissante pour ta gentillesse.
Ah ! mon père, que je vous suis obligée de toutes vos bontés.
Toinette
Vraiment, je vous félicite pour cette sage décision, la meilleure de votre vie.
En vérité, je vous sais bon gré de cela, et voilà l’action la plus sage que vous ayez faite de votre vie.
Argan
Je n'ai pas encore rencontré le prétendant, mais on m'a assuré que je serais content, et toi aussi.
Je n’ai point encore vu la personne; mais on m’a dit que j’en serois content, et toi aussi.
Angélique
Bien sûr, papa.
Assurément, mon père.
Argan
Tu l'as déjà vu ?
Comment l’as-tu vu ?
Angélique
Maintenant que tu m'y autorises, je peux t'avouer que nous nous sommes rencontrés par hasard il y a six jours, et sa demande en mariage vient de l'attirance mutuelle qu'on a ressentie dès le premier regard.
Puisque votre consentement m’autorise à vous pouvoir ouvrir mon cœur, je ne feindrai point de vous dire que le hasard nous a fait connoître il y a six jours, et que la demande qu’on vous a faite est un effet de l’inclination que, dès cette première vue, nous avons prise l’un pour l’autre.
Argan
Ils ne m'ont rien dit de cela, mais je suis ravi. C'est encore mieux si vous vous plaisez mutuellement. On dit qu'il est grand et bien bâti.
Ils ne m’ont pas dit cela; mais j’en suis bien aise, et c’est tant mieux que les choses soient de la sorte. Ils disent que c’est un grand jeune garçon bien fait.
Angélique
Oui, papa.
Oui, mon père.
Argan
Il est grand.
De belle taille.
Angélique
Absolument.
Sans doute.
Argan
Il est charmant.
Agréable de sa personne.
Angélique
Tout à fait.
Assurément.
Argan
Beau.
De bonne physionomie.
Angélique
Très beau.
Très-bonne.
Argan
Intelligent et de bonne famille.
Sage, et bien né.
Angélique
Tout à fait.
Tout à fait.
Argan
Très honnête.
Fort honnête.
Angélique
Le plus honnête du monde.
Le plus honnête du monde.
Argan
Il parle bien le latin et le grec.
Qui parle bien latin, et grec.
Angélique
Je ne saurais dire.
C’est ce que je ne sais pas.
Argan
Et il va être diplômé médecin dans trois jours.
Et qui sera reçu médecin dans trois jours.
Angélique
Lui, papa ?
Lui, mon père ?
Argan
Oui. Il ne te l'a pas dit ?
Oui. Est-ce qu’il ne te l’a pas dit ?
Angélique
Non, pas du tout. Et toi qui te l'a dit ?
Non vraiment. Qui vous l’a dit à vous ?
Argan
Monsieur Purgon.
Monsieur Purgon.
Angélique
Est-ce qu'il le connaît ?
Est-ce que Monsieur Purgon le connoît ?
Argan
Évidemment, c'est son neveu.
La belle demande ! il faut bien qu’il le connoisse, puisque c’est son neveu.
Angélique
Cléante, le neveu de Monsieur Purgon ?
Cléante, neveu de Monsieur Purgon ?
Argan
De quel Cléante parles-tu ? On discute de ton prétendant.
Quel Cléante ? Nous parlons de celui pour qui l’on t’a demandée en mariage.
Angélique
Oui, je sais.
Hé ! oui.
Argan
Oui, c'est le neveu de Monsieur Purgon, le fils de son beau-frère le docteur Diafoirus. Ce fils s'appelle Thomas Diafoirus, pas Cléante. Ce matin, Monsieur Purgon, Monsieur Fleurant et moi avons fixé votre mariage, et demain, son père va me le présenter. Pourquoi cette surprise ?
Hé bien, c’est le neveu de Monsieur Purgon, qui est le fils de son beau-frère le médecin, Monsieur Diafoirus; et ce fils s’appelle Thomas Diafoirus, et non pas Cléante; et nous avons conclu ce mariage-là ce matin, Monsieur Purgon, Monsieur Fleurant et moi, et, demain, ce gendre prétendu doit m’être amené par son père. Qu’est-ce ? vous voilà toute ébaubie ?
Angélique
Papa, je crois qu'il y a eu un malentendu. Je pensais à quelqu'un d'autre.
C’est, mon père, que je connois que vous avez parlé d’une personne, et que j’ai entendu une autre.
Toinette
Quoi ? Monsieur, vous avez vraiment prévu ce mariage ridicule ? Avec toute votre fortune, vous voulez marier votre fille à un médecin ?
Quoi ? Monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque ? Et avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin ?
Argan
Oui. Pourquoi te mêles-tu de ça, insolente ?
Oui. De quoi te mêles-tu, coquine, impudente que tu es ?
Toinette
Doucement ! Ne peut-on pas discuter calmement ? Pourquoi voulez-vous ce mariage ?
Mon Dieu ! tout doux; vous allez d’abord aux invectives. Est-ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter ? Là, parlons de sang-froid. Quelle est votre raison, s’il vous plaît, pour un tel mariage ?
Argan
Je suis malade et je veux un gendre médecin pour m'aider. Avoir des médecins dans la famille me permettrait d'avoir accès à des soins et des conseils médicaux.
Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m’appuyer de bons secours contre ma maladie, d’avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d’être à même des consultations et des ordonnances.
Toinette
Eh bien, c'est une raison, mais êtes-vous vraiment malade ?
Hé bien ! voilà dire une raison, et il y a plaisir à se répondre doucement les uns aux autres. Mais, Monsieur, mettez la main à la conscience; est-ce que vous êtes malade ?
Argan
Comment oses-tu ? Bien sûr que je suis malade !
Comment, coquine, si je suis malade ? si je suis malade, impudente ?
Toinette
D'accord, d'accord, vous êtes malade, plus que vous ne le pensez. Mais votre fille n'a pas besoin d'un médecin si elle n'est pas malade.
Hé bien ! oui, Monsieur, vous êtes malade, n’ayons point de querelle là-dessus; oui, vous êtes fort malade, j’en demeure d’accord, et plus malade que vous ne pensez; voilà qui est fait. Mais votre fille doit épouser un mari pour elle; et, n’étant point malade, il n’est pas nécessaire de lui donner un médecin.
Argan
C'est pour moi qu'elle épouse ce médecin. Une bonne fille devrait être heureuse d'épouser quelqu'un qui peut aider son père.
C’est pour moi que je lui donne ce médecin; et une fille de bon naturel doit être ravie d’épouser ce qui est utile à la santé de son père.
Toinette
Vraiment, Monsieur, voulez-vous un conseil d'amie ?
Ma foi ! Monsieur, voulez-vous qu’en amie je vous donne un conseil ?
Argan
Quel est ce conseil ?
Quel est-il ce conseil ?
Toinette
N'envisagez pas ce mariage.
De ne point songer à ce mariage-là.
Argan
Pourquoi ?
Hé la raison ?
Toinette
Parce que votre fille ne sera jamais d'accord.
La raison ? C’est que votre fille n’y consentira point.
Argan
Elle ne sera pas d'accord ?
Elle n’y consentira point ?
Toinette
Non.
Non.
Argan
Ma fille ?
Ma fille ?
Toinette
Oui, votre fille. Elle va refuser Monsieur Diafoirus et son fils Thomas, ainsi que tous les Diafoirus du monde.
Votre fille. Elle vous dira qu’elle n’a que faire de Monsieur Diafoirus, ni de son fils Thomas Diafoirus, ni de tous les Diafoirus du monde.
Argan
Mais moi, j'en ai besoin, et c'est un mariage plus avantageux qu'il n'y paraît. Monsieur Diafoirus n'a que ce fils pour héritier, et en plus, Monsieur Purgon, qui est sans femme ni enfants, lui lègue toute sa fortune pour ce mariage. Et Monsieur Purgon est très riche, avec huit mille livres de rente annuelle.
J’en ai affaire, moi, outre que le parti est plus avantageux qu’on ne pense. Monsieur Diafoirus n’a que ce fils-là pour tout héritier; et, de plus, Monsieur Purgon, qui n’a ni femme, ni enfants, lui donne tout son bien, en faveur de ce mariage; et Monsieur Purgon est un homme qui a huit mille bonnes livres de rente.
Toinette
Il a dû en faire mourir des gens pour s'enrichir autant.
Il faut qu’il ait tué bien des gens, pour s’être fait si riche.
Argan
Huit mille livres de rente, c'est beaucoup, sans compter l'héritage du père.
Huit mille livres de rente sont quelque chose, sans compter le bien du père.
Toinette
Monsieur, tout ça c'est bien, mais je maintiens qu'il vaudrait mieux lui trouver un autre mari. Elle n'est pas faite pour être Madame Diafoirus.
Monsieur, tout cela est bel et bon; mais j’en reviens toujours là; je vous conseille, entre nous, de lui choisir un autre mari, et elle n’est point faite pour être Madame Diafoirus.
Argan
Mais c'est ce que je veux.
Et je veux, moi, que cela soit.
Toinette
Oh non ! Ne dites pas ça.
Eh fi ! ne dites pas cela.
Argan
Comment ça, je ne devrais pas le dire ?
Comment, que je ne dise pas cela ?
Toinette
Hé non !
Hé non !
Argan
Et pourquoi ne devrais-je pas le dire ?
Et pourquoi ne le dirai-je pas ?
Toinette
Parce que ça n'a pas de sens.
On dira que vous ne songez pas à ce que vous dites.
Argan
Peu importe ce qu'on dira, je veux qu'elle tienne la promesse que j'ai faite.
On dira ce qu’on voudra; mais je vous dis que je veux qu’elle exécute la parole que j’ai donnée.
Toinette
Non; je suis sûr qu’elle ne le fera pas.
Non; je suis sûr qu’elle ne le fera pas.
Argan
Je l’y forcerai bien.
Je l’y forcerai bien.
Toinette
Elle ne le fera pas, vous dis-je.
Elle ne le fera pas, vous dis-je.
Argan
Elle le fera, ou je la mettrai dans un convent.
Elle le fera, ou je la mettrai dans un convent.
Toinette
Vous ?
Vous ?
Argan
Oui, moi.
Moi.
Toinette
Bon.
Bon.
Argan
Comment, « bon » ?
Comment, « bon » ?
Toinette
Vous ne l'enverrez pas au couvent.
Vous ne la mettrez point dans un convent.
Argan
Je ne l'enverrai pas dans un couvent ?
Je ne la mettrai point dans un convent ?
Toinette
Non.
Non.
Argan
Non ?
Non ?
Toinette
Non.
Non.
Argan
Ah, c'est drôle ! Je ne peux pas mettre ma fille dans un couvent si je le souhaite ?
Ouais ! voici qui est plaisant; je ne mettrai pas ma fille dans un convent, si je veux ?
Toinette
Non, je vous dis.
Non, vous dis-je.
Argan
Qui m’en empêchera ?
Qui m’en empêchera ?
Toinette
Vous-même.
Vous-même.
Argan
Moi ?
Moi ?
Toinette
Oui, vous n'aurez pas le courage de le faire.
Oui, vous n’aurez pas ce cœur-là.
Argan
Si, je l'aurai.
Je l’aurai.
Toinette
Vous plaisantez.
Vous vous moquez.
Argan
Je ne plaisante pas.
Je ne me moque point.
Toinette
La tendresse paternelle vous prendra.
La tendresse paternelle vous prendra.
Argan
Elle ne me prendra point.
Elle ne me prendra point.
Toinette
Une petite larme ou deux, des bras jetés au cou, un « mon petit papa mignon », prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher.
Une petite larme ou deux, des bras jetés au cou, un « mon petit papa mignon », prononcé tendrement, sera assez pour vous toucher.
Argan
Tout ça ne changera rien.
Tout cela ne fera rien.
Toinette
Si, si.
Oui, oui.
Argan
Je te dis que je ne changerai pas d'avis.
Je vous dis que je n’en démordrai point.
Toinette
Bagatelles.
Bagatelles.
Argan
Il ne faut point dire « bagatelles ».
Il ne faut point dire « bagatelles ».
Toinette
Mon Dieu, je vous connais, vous êtes naturellement gentil.
Mon Dieu ! je vous connois, vous êtes bon naturellement.
Argan
Je ne suis pas gentil, et je peux être méchant si je veux.
(avec emportement.) Je ne suis point bon, et je suis méchant quand je veux.
Toinette
Doucement, Monsieur; vous oubliez que vous êtes malade.
Doucement, Monsieur; vous ne songez pas que vous êtes malade.
Argan
Je lui ordonne fermement de se préparer à épouser l'homme que je choisis.
Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis.
Toinette
Et moi, je lui interdis catégoriquement de faire quoi que ce soit.
Et moi, je lui défends absolument d’en faire rien.
Argan
Où sommes-nous ? Comment ose cette servante parler ainsi devant son maître ?
Où est-ce donc que nous sommes ? et quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître ?
Toinette
Quand un maître agit sans réfléchir, une servante sensée a le devoir de le corriger.
Quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.
Argan
Ah ! Insolente, je vais te corriger.
(court après Toinette.) Ah ! insolente, il faut que je t’assomme.
Toinette
Il est de mon devoir de m'opposer à ce qui pourrait vous déshonorer.
(se sauve de lui.) Il est de mon devoir de m’opposer aux choses qui vous peuvent déshonorer.
Argan
Viens, viens, que je t’apprenne à parler.
(en colère, court après elle autour de sa chaise, son bâton à la main.) Viens, viens, que je t’apprenne à parler.
Toinette
Je m'efforce, comme je le dois, de vous empêcher de faire des bêtises.
(courant, et se sauvant du côté de la chaise où n’est pas Argan.) Je m’intéresse, comme je dois, à ne vous point laisser faire de folie.
Argan
Chienne !
Chienne !
Toinette
Non, je ne donnerai jamais mon accord pour ce mariage.
Non, je ne consentirai jamais à ce mariage.
Argan
Pendarde !
Pendarde !
Toinette
Je refuse qu'elle épouse votre Thomas Diafoirus.
Je ne veux point qu’elle épouse votre Thomas Diafoirus.
Argan
Carogne !
Carogne !
Toinette
Et elle m’obéira plutôt qu’à vous.
Et elle m’obéira plutôt qu’à vous.
Argan
Angélique, tu ne veux pas arrêter cette insolente ?
Angélique, tu ne veux pas m’arrêter cette coquine-là ?
Angélique
Oh, papa, ne te mets pas en colère.
Eh ! mon père, ne vous faites point malade.
Argan
Si tu ne l'arrêtes pas, je te maudirai.
Si tu ne me l’arrêtes, je te donnerai ma malédiction.
Toinette
Et moi, je la déshériterai, si elle vous obéit.
Et moi, je la déshériterai, si elle vous obéit.
Argan
Ah ! ah ! je n'en peux plus. C'est de quoi me tuer.
(se jette dans sa chaise, étant las de courir après elle.) Ah ! ah ! je n’en puis plus; Voilà pour me faire mourir.
Molière
Écrit par Molière Suivre