Version Moderne
Version Originale
Monsieur, que faites-vous avec Charlotte ? Est-ce que vous lui parlez d'amour aussi ?
Monsieur, que faites vous donc là avec Charlotte, est-ce que vous lui parlez d’amour aussi ?
Non, pas du tout. C'est elle qui m'a dit qu'elle voulait devenir ma femme, et je lui ai répondu que j'étais déjà promis à toi.
Non, au contraire c’est elle qui me témoignait vouloir être ma femme, et je lui répondais que j’étais engagé à vous.
Qu'est-ce que tu veux, Mathurine ?
Qu’est-ce que c’est donc que vous veut Mathurine ?
Elle est jalouse parce que je te parle et aimerait que je l'épouse, mais je lui ai expliqué que c'est toi que je veux épouser.
Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l’épousasse, mais je lui ai dit que c’est vous que je veux.
Vraiment, Charlotte ?
Quoi Charlotte ?
Ne perds pas ton temps à lui parler, elle a cette idée fixe dans la tête.
Tout ce que vous lui direz sera inutile, elle s’est mis cela en la tête.
Qu'est-ce que tu veux dire, Mathurine ?
Quement donc Mathurine ?
C'est inutile de lui parler, elle ne changera pas d'avis.
C’est en vain que vous lui parlerez, vous ne lui ôterez pas cette fantaisie.
Il est impossible de la raisonner.
Il n’y a pas moyen de lui faire entendre raison.
Je voudrais.
Je voudrais.
Elle est têtue comme une mule.
Elle est obstinée comme tous les Diables.
Ne lui dites rien, elle est folle.
Ne lui dites rien, c’est une folle.
Je pense que...
Je pense.
Laissez tomber, elle dit n'importe quoi.
Laissez-la là, c’est une extravagante.
Non non, il faut que je lui parle.
Non non, il faut que je lui parle.
Je veux comprendre ses raisons.
Je veux voir un peu ses raisons.
Je parie qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser.
Je gage qu’elle vous dira que je lui ai promis de l’épouser.
Je parie qu'elle va affirmer que je lui ai donné ma parole de l'épouser.
Gageons qu’elle vous soutiendra que je lui ai donné parole de la prendre pour femme.
Hé, Charlotte, ce n'est pas bien de s'immiscer dans les affaires des autres.
Holà, Charlotte, ça n’est pas bien de courir sur le marché des autres.
Ça n’est pas honnête, Mathurine, d’être jalouse que Monsieur me parle.
Ça n’est pas honnête, Mathurine, d’être jalouse que Monsieur me parle.
C'est moi qu'il a vue en premier.
C’est moi que Monsieur a vu la première.
Même s'il t'a vue en premier, il m'a vue après et il m'a promis de m'épouser.
S’il vous a vu la première, il m’a vu la seconde, et m’a promis de m’épouser.
Vous voyez ce que je vous disais ?
Eh bien, que vous ai-je dit ?
Je vous en prie, c'est à moi qu'il a promis le mariage, et pas à toi.
Je vous baise les mains, c’est moi, et non pas vous qu’il a promis d’épouser.
Vous voyez, je l'avais prédit.
N’ai-je pas deviné.
Arrêtez, c'est à moi que vous parlez, vous vous moquez des gens, c'est encore moi.
À d’autres je vous prie, c’est moi vous dis-je, vous vous moquez des gens, c’est moi encor un coup.
Il va dire que je mens si je n'ai pas raison.
Le vlà qui est pour me démentir si je ne dis pas vrai.
C'est vrai, Monsieur, que vous lui avez promis de l'épouser ?
Est-ce Monsieur que vous lui aviez promis de l’épouser ?
Vous vous moquez de moi ?
Vous vous raillez de moi.
Monsieur, est-ce vrai que vous lui avez promis de devenir son mari ?
Est-il vrai Monsieur que vous ly ayez donné parole d’être son mari ?
Comment pouvez-vous penser une telle chose ?
Pouvez vous avoir cette pensée.
Vous voyez, elle insiste.
Vous voyez qu’al le soutient.
Laissez-la parler.
Laissez la faire.
Vous êtes témoin qu'elle l'affirme.
Vous êtes témoin comme al l’asseure.
Laissez la dire.
Laissez la dire.
Non, il faut connaître la vérité.
Non non, il faut savoir la vérité.
Il faut trancher cette histoire.
Il est question de juger ça.
Oui, Mathurine, je veux qu'il te montre que tu as tort.
Oui, Mathurine, je veux que Monsieur vous montre votre bec jaune.
Oui, Charlotte, je veux qu'il te prouve que tu te trompes.
Oui Charlotte, je veux que Monsieur vous rende un peu camuse.
Monsieur, s'il vous plaît, mettez fin à cette dispute.
Monsieur, videz la querelle s’il vous plaît.
Dites-nous qui a raison, Monsieur.
Mettez-nous d’accord Monsieur.
Tu vas voir.
Vous allez voir.
C'est toi qui vas voir.
Vous allez voir vous-même.
Pourquoi vous répéter que je vous ai promis de vous épouser toutes les deux ? Celle à qui j'ai réellement promis sait très bien ce qu'il en est. Les paroles ne servent à rien, il faut des actes. Ce sont mes actions qui décideront, pas mes paroles. Je veux simplement vous mettre d'accord et on verra qui a mon cœur quand je me marierai. Laissez-le croire ce qu'elle veut. Tous les autres visages sont laids à côté du vôtre. Je reviens vous retrouver dans un quart d'heure.
Que voulez-vous que je vous dise, vous soutenez également toutes deux que je vous ai promis de vous prendre pour femmes, est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu’il soit nécessaire que je m’explique davantage. Pourquoi m’obliger là-dessus à des redites ? celle à qui j’ai promis effectivement n’a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l’autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j’accomplisse ma promesse ? tous les discours n’avancent point les choses, il faut faire et non pas dire, et les effets décideront mieux que les paroles ; aussi n’est-ce rien que par là que je veux vous mettre d’accord, et l’on verra quand je me marierai laquelle des deux a mon cœur ; laissez-lui croire ce qu’elle voudra. je suis tout à vous. tous les visages sont laids auprès du vôtre. on ne peut plus souffrir les autres quand on vous a vue. J’ai un petit ordre à donner, je viens vous retrouver dans un quart d’heure.
C'est moi qu'il aime le plus.
Je suis celle qu’il aime au moins.
C'est moi qu'il va épouser.
C’est moi qu’il épousera.
Ah, pauvres filles que vous êtes, j'ai pitié de votre innocence, et je ne veux pas vous voir courir à votre malheur. Croyez-moi, ne vous laissez pas emporter par tous les mensonges qu'on vous raconte, et restez dans votre village.
Ah ! Pauvres filles que vous êtes, j’ai pitié de votre innocence, et je ne puis souffrir de vous voir courir à votre malheur ; croyez-moy l’une et l’autre, ne vous amusez point à tous les contes qu’on vous fait, et demeurez dans votre village.
Je voudrais bien savoir pourquoi Sganarelle ne me suit pas.
Je voudrais bien savoir pourquoi Sganarelle ne me suit pas.
Mon maître est un trompeur et il en a déjà trompé beaucoup. Il prétend épouser tout le monde, mais c'est faux. Si quelqu'un vous dit ça, dites-lui qu'il ment.
(apercevant Dom Juan.)
Mon maître n'est pas un séducteur, il n'est pas un trompeur, il n'a pas l'intention de vous duper et n'a dupé personne d'autre. Ah, le voilà, demandez-lui directement.
Mon Maître est un fourbe, il n’a dessein que de vous abuser, et en a bien abusé d’autres, c’est l’épouseur du genre humain, et cela est faux, et quiconque vous dira cela, vous lui devez dire qu’il en a menti, mon Maître n’est point l’épouseur du genre humain ; Il n’est point fourbe, n’a pas dessein de vous tromper, et n’en a point abusé d’autres ; ah tenez le voilà, demandez-le plutôt à lui-même.
Comme il y a beaucoup de médisances dans le monde, je préviens les choses. Je leur disais que si quelqu'un leur racontait du mal de vous, elles ne devraient pas le croire et devraient dire à cette personne qu'elle ment.
Monsieur comme le monde est plein de médisances, je vais au-devant des choses, et je leur disais que si quelqu’un leur venait dire du mal de vous, elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas de lui dire qu’il en avait menti.
Oui, Monsieur est un homme d'honneur.
Oui, Monsieur est homme d’honneur, je le garantis tel.
Ce sont des impertinents.
Ce sont des Impertinents.