Acte 3, Scène 11
Dénouement heureux quand Léandre apprend qu'il vient de faire un héritage qui lui permet de demander la main de Lucinde à Géronte. Sganarelle décide finalement de rester médecin.
Léandre
Amoureux de Lucinde.
Géronte
Père de Lucinde
Sganarelle
Mari de Martine, bûcheron puis médecin.
Martine
Femme de Sganarelle.
Version Moderne
Version Originale
Léandre
Monsieur, je viens vous présenter Léandre et remettre Lucinde entre vos mains. Nous avions prévu de fuir ensemble et de nous marier, mais nous avons choisi une approche plus honorable, je ne veux pas vous voler votre fille, je veux seulement la recevoir de votre part. Ce que je veux vous dire, Monsieur, c'est que je viens de recevoir des lettres qui m'apprennent que mon oncle est mort et que je suis l'héritier de tous ses biens.
Monsieur, je viens faire paraître Léandre à vos yeux et remettre Lucinde en votre pouvoir. Nous avons eu dessein de prendre la fuite nous deux, et de nous aller marier ensemble; mais cette entreprise a fait place à un procédé plus honnête. Je ne prétends point vous voler votre fille, et ce n'est que de votre main que je veux la recevoir. Ce que je vous dirai, Monsieur, c'est que je viens tout à l'heure de recevoir des lettres par où j'apprends que mon oncle est mort, et que je suis héritier de tous ses biens.
Géronte
Monsieur, votre honnêteté est très appréciable et je vous donne ma fille avec une grande joie.
Monsieur, votre vertu m'est tout à fait considérable, et je vous donne ma fille avec la plus grande joie du monde.
Sganarelle
La médecine a eu de la chance!
La médecine l'a échappé belle!
Martine
Puisque tu ne seras pas pendu, sois reconnaissant d'être devenu médecin, car c'est moi qui t'ai procuré cet honneur.
Puisque tu ne seras point pendu, rends-moi grâce d'être médecin, car c'est moi qui t'ai procuré cet honneur.
Sganarelle
Oui, c'est toi qui m'as procuré de nombreux coups de bâton.
Oui, c'est toi qui m'as procuré je ne sais combien de coups de bâton.
Léandre
Le résultat est trop beau pour en garder rancune.
L'effet en est trop beau pour en garder du ressentiment.
Sganarelle
D'accord. Je te pardonne ces coups de bâton en raison de la position élevée où tu m'as placé ; mais prépare-toi désormais à vivre avec un grand respect envers un homme de mon importance, et sache que la colère d'un médecin est plus redoutable qu'on ne peut l'imaginer.
Soit. Je te pardonne ces coups de bâton en faveur de la dignité où tu m'as élevé; mais prépare-toi désormais à vivre dans un grand respect avec un homme de ma conséquence, et songe que la colère d'un médecin est plus à craindre qu'on ne peut croire.