Acte 2, Scène 3

Angélique est surprise de voir Cléante, qui remplace son maître de musique. Elle raconte à son père, Argan, qu'elle a rêvé de quelqu'un lui ressemblant qui l'aidait dans une situation difficile. Le comique de la scène réside dans le malentendu et le double sens des paroles d'Angélique. Le public est conscient de la situation amoureuse, tandis qu'Argan ne l'est pas, créant ainsi une situation comique de quiproquo.

Argan

Argan
Père d'Angélique et Louison; mari de Béline; Malade imaginaire

Angélique

Angélique
Fille aînée d'Argan, soeur de Louison; amoureuse de Cléante.

Cléante

Cléante
Amoureux d'Angélique

Version Moderne

Version Originale

Argan
Viens, ma fille, ton prof de musique est parti et il a envoyé quelqu'un pour te remplacer.
Venez, ma fille; votre maître de musique est allé aux champs, et voilà une personne qu’il envoie à sa place pour vous montrer.
Angélique
Oh, mon Dieu !
Ah, Ciel !
Argan
Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi es-tu si surprise ?
Qu’est-ce ? d’où vient cette surprise ?
Angélique
C’est...
C’est...
Argan
Quoi ? Qui te trouble autant ?
Quoi ? qui vous émeut de la sorte ?
Angélique
Papa, c'est incroyable ce qui se passe.
C’est, mon père, une aventure surprenante qui se rencontre ici.
Argan
Comment ça ?
Comment ?
Angélique
J'ai rêvé cette nuit que j'étais en grande difficulté et une personne ressemblant à Monsieur est apparue pour m'aider. Et là, je suis choquée de voir devant moi la personne qui hantait mes pensées toute la nuit.
J’ai songé cette nuit que j’étois dans le plus grand embarras du monde, et qu’une personne faite tout comme Monsieur s’est présentée à moi, à qui j’ai demandé secours, et qui m’est venue tirer de la peine où j’étois; et ma surprise a été grande de voir inopinément, en arrivant ici, ce que j’ai eu dans l’idée toute la nuit.
Cléante
C'est une chance d'occuper vos pensées, éveillée ou endormie. Je serais vraiment heureux si je pouvais vous aider dans vos soucis, et je ferais tout pour...
Ce n’est pas être malheureux que d’occuper votre pensée, soit en dormant, soit en veillant, et mon bonheur seroit grand sans doute si vous étiez dans quelque peine dont vous me jugeassiez digne de vous tirer; et il n’y a rien que je ne fisse pour...
Molière
Écrit par Molière Suivre