Version Moderne
Version Originale
Alors, frère, comment ça va ?
Hé bien ! mon frère, qu’est-ce ? comment vous portez-vous ?
Ah, frère, très mal.
Ah ! mon frère, fort mal.
Vraiment, si mal ?
Comment « fort mal » ?
Oui, je suis tellement faible, c'est incroyable.
Oui, je suis dans une foiblesse si grande, que cela n’est pas croyable.
C'est ennuyeux.
Voilà qui est fâcheux.
Je n'ai même pas la force de parler.
Je n’ai pas seulement la force de pouvoir parler.
Je suis venu te proposer un mariage pour notre nièce Angélique.
J’étois venu ici, mon frère, vous proposer un parti pour ma nièce Angélique.
Laisse-moi, ne me parle pas de cette fille. C'est une vaurienne, une insolente, une effrontée, que j'enverrai au couvent dans deux jours.
(parlant avec emportement, et se levant de sa chaise.)
Mon frère, ne me parlez point de cette coquine-là. C’est une friponne, une impertinente, une effrontée, que je mettrai dans un convent avant qu’il soit deux jours.
Bien, je suis content de voir que tu retrouves un peu d'énergie et que ma visite te fait du bien. Bon, on discutera affaires plus tard. Je t'ai amené un spectacle pour te divertir et te remonter le moral. Ce sont des artistes déguisés en Maures qui dansent et chantent. Je suis sûr que ça te plaira, et ça vaut toutes les prescriptions de Monsieur Purgon. Allons voir.
Ah ! voilà qui est bien; je suis bien aise que la force vous revienne un peu, et que ma visite vous fasse du bien. Oh çà ! nous parlerons d’affaires tantôt. Je vous amène ici un divertissement, que j’ai rencontré, qui dissipera votre chagrin, et vous rendra l’âme mieux disposée aux choses que nous avons à dire. Ce sont des Égyptiens, vêtus en Mores, qui font des danses mêlées de chansons, où je suis sûr que vous prendrez plaisir; et cela vaudra bien une ordonnance de Monsieur Purgon. Allons.