Version Moderne
Version Originale
Ah, mon frère, si tu permets.
Ah ! mon frère, avec votre permission.
Quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?
Comment ? que voulez-vous faire ?
Juste prendre ce petit lavement, ça sera rapide.
Prendre ce petit lavement-là; ce sera bientôt fait.
Tu te moques. Tu ne peux pas rester un instant sans lavement ou sans médicament ? Remets ça à plus tard et repose-toi un peu.
Vous vous moquez. Est-ce que vous ne sauriez être un moment sans lavement ou sans médecine ? Remettez cela à une autre fois, et demeurez un peu en repos.
Monsieur Fleurant, à ce soir, ou demain matin.
Monsieur Fleurant, à ce soir, ou à demain au matin.
Pourquoi vous opposez-vous aux prescriptions médicales et empêchez-vous Monsieur de prendre mon clystère ? C'est audacieux de votre part !
(à Béralde.)
De quoi vous mêlez-vous de vous opposer aux ordonnances de la médecine, et d’empêcher Monsieur de prendre mon clystère ? Vous êtes bien plaisant d’avoir cette hardiesse-là !
Allez, Monsieur, on voit bien que vous n'avez pas l'habitude de parler à des visages.
Allez, Monsieur, on voit bien que vous n’avez pas accoutumé de parler à des visages.
On ne doit pas se moquer des remèdes de cette façon et me faire perdre mon temps. Je suis venu ici avec une bonne ordonnance et je vais dire à Monsieur Purgon comment on m'a empêché de suivre ses ordres et de faire mon travail. Vous verrez, vous verrez...
On ne doit point ainsi se jouer des remèdes, et me faire perdre mon temps. Je ne suis venu ici que sur une bonne ordonnance, et je vais dire à Monsieur Purgon comme on m’a empêché d’exécuter ses ordres et de faire ma fonction. Vous verrez, vous verrez...
Mon frère, tu vas causer un désastre.
Mon frère, vous serez cause ici de quelque malheur.
Quel désastre ? Ne pas prendre un lavement prescrit par Monsieur Purgon ? Franchement, mon frère, est-ce qu'il n'y a vraiment aucun moyen de te défaire de cette obsession pour les médecins et de vivre constamment sous leurs traitements ?
Le grand malheur de ne pas prendre un lavement que Monsieur Purgon a ordonné. Encore un coup, mon frère, est-il possible qu’il n’y ait pas moyen de vous guérir de la maladie des médecins, et que vous vouliez être, toute votre vie, enseveli dans leurs remèdes ?
Mon Dieu, mon frère, tu parles comme quelqu'un en bonne santé ; mais si tu étais à ma place, tu ne tiendrais pas le même discours. C'est facile de critiquer la médecine quand on est en forme.
Mon Dieu ! mon frère, vous en parlez comme un homme qui se porte bien; mais, si vous étiez à ma place, vous changeriez bien de langage. Il est aisé de parler contre la médecine quand on est en pleine santé.
Mais de quoi souffres-tu exactement ?
Mais quel mal avez-vous ?
Tu me rends fou. J'aimerais que tu aies ma maladie pour voir si tu serais aussi bavard. Ah ! Voilà Monsieur Purgon.
Vous me feriez enrager. Je voudrois que vous l’eussiez mon mal, pour voir si vous jaseriez tant. Ah ! voici Monsieur Purgon.