Version Moderne
Version Originale
Oh mon Dieu ! Je suis mort. Mon frère, tu m'as perdu.
Ah, mon Dieu ! je suis mort. Mon frère, vous m’avez perdu.
Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Quoi ? qu’y a-t-il ?
Je n'en peux plus. Je sens déjà que la médecine se venge.
Je n’en puis plus. Je sens déjà que la médecine se venge.
Sérieusement, tu dérailles. Je n'aimerais pas que les gens te voient dans cet état. Reprends-toi, arrête de te laisser emporter par ton imagination.
Ma foi ! mon frère, vous êtes fou, et je ne voudrois pas, pour beaucoup de choses, qu’on vous vît faire ce que vous faites. Tâtez-vous un peu, je vous prie, revenez à vous-même, et ne donnez point tant à votre imagination.
Tu vois les terribles maladies qu'il m'a prédites.
Vous voyez, mon frère, les étranges maladies dont il m’a menacé.
Tu es vraiment naïf !
Le simple homme que vous êtes !
Il dit que je deviendrai incurable avant quatre jours.
Il dit que je deviendrai incurable avant qu’il soit quatre jours.
Et alors ? Ses paroles ne changent rien. Crois-tu qu'il contrôle ta vie ? Il n'a pas le pouvoir de décider de ta mort, tout comme ses traitements ne garantissent pas ta survie. Si tu veux vraiment te passer de médecins, c'est l'occasion. Ou si tu ne peux pas, trouve-en un autre qui te mettra moins en danger.
Et ce qu’il dit, que fait-il à la chose ? Est-ce un oracle qui a parlé ? Il me semble, à vous entendre, que Monsieur Purgon tienne dans ses mains le filet de vos jours, et que, d’autorité suprême, il vous l’allonge et vous le raccourcisse comme il lui plaît. Songez que les principes de votre vie sont en vous-même, et que le courroux de Monsieur Purgon est aussi peu capable de vous faire mourir que ses remèdes de vous faire vivre. Voici une aventure, si vous voulez, à vous défaire des médecins, ou, si vous êtes né à ne pouvoir vous en passer, il est aisé d’en avoir un autre, avec lequel, mon frère, vous puissiez courir un peu moins de risque.
Mais il connaît parfaitement ma constitution et comment me soigner.
Ah ! mon frère, il sait tout mon tempérament et la manière dont il faut me gouverner.
Tu dois admettre que tu es très influençable et que tu as une vision déformée de la réalité.
Il faut vous avouer que vous êtes un homme d’une grande prévention, et que vous voyez les choses avec d’étranges yeux.